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Le Stress: Une réponse naturelle de l'organisme

Véronique Heuze • janv. 28, 2021

La réponse d'adaptation aux stimuli

Le stress peut être défini comme étant simplement "la réponse du cerveau à toute demande". Selon cette définition, tout stress n'est pas mauvais. Il est simplement une réponse d’adaptation naturelle de l’organisme face à tout stimulus qu’il soit intrinsèque ou extrinsèque. Les réponses compensatoires à ces stress sont connues sous le nom de ‘réponses au stress’. L’inquiétude, la peur constante, l'anxiété, le désespoir, la dépression, les pensées récurrentes… sont des réponses au stress. Selon le type, le moment et la gravité du stimulus appliqué, il peut exercer diverses actions sur l'organisme allant de l'altération de l'homéostasie à des effets mettant la vie en danger.

Il peut faciliter ou entraver nos fonctions de nombreuses façons, le résultat dépendant d'une combinaison de facteurs liés à la fois au stress et à la fonction étudiée. Parmi les facteurs identifiés comme particulièrement pertinents pour définir les effets cognitifs ou physiologiques du stress figurent son intensité ou son ampleur, son origine et sa durée, c'est-à-dire s'il est ponctuel, aigü ou chronique. Il faut également garder en tête que chaque individu et chaque système nerveux est unique et qu’en plus de ces principes généraux, il existe d'importantes différences individuelles dans l'impact du stress, le sexe et l'âge étant des facteurs particulièrement influents.

LE STRESS, UN SIGNAL D’ALERTE

Lorsqu'une personne vit un événement stressant, l'amygdale, une zone du cerveau qui contribue au traitement des émotions, envoie un signal de détresse à l'hypothalamus. Cette zone du cerveau fonctionne comme un centre de commande, communiquant avec le reste du corps par le biais du système nerveux afin que la personne ait l'énergie nécessaire pour combattre ou fuir.

Il opère par une réaction en chaine: l’amygdale, active notre système central de réponse au stress connu sous le nom d'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) car il est composé de l'hypothalamus, de l'hypophyse et du cortex surrénalien. Ce système de réponse au stress régule les hormones, en particulier l'hormone du stress, le cortisol.

En augmentant rapidement les niveaux de glucose, en accélérant le rythme cardiaque et en augmentant le flux sanguin vers les muscles de nos bras et de nos jambes, ce mécanisme nous permet de répondre à une menace.

LE BON STRESS

Il prend différentes formes. Certains stress sont le résultat d'un événement ponctuel et de courte durée comme par exemple, un entretien d'embauche un examen ou une compétition sportive. Dans ce cas il peut améliorer les capacités et devenir un puissant stimulant. Le rythme cardiaque s’accélère, la tension artérielle et musculaire augmentent, ainsi que les taux d'adrénaline et de cortisol. Lorsque l'événement stressant est terminé, le taux de cortisol chute et l'organisme retourne en stase. Ce stress à court terme est bénéfique. Chez l’animal ,il alimente la réaction instinctive de “Lutte ou fuite” qui leur permet de réagir rapidement face à un danger. Chez l’homme il permet une adaptation rapide à une situation inhabituelle ou dangereuse. D’un point de vu cognitif, l’opinion qui se dégage est qu'un stress léger tend à faciliter la fonction cognitive, en particulier dans la mémoire implicite ou les tâches déclaratives simples ou lorsque la charge cognitive n'est pas excessive.

LE STRESS AIGÜ

Un stress aigu peut entraîner des réactions émotionnelles (peur, colère..), physiologiques (augmentation de la pression artérielle, palpitations et tremblements…) et cognitives (pensées négatives sur soi…), ce qui entraîne une baisse de l'attention et de l'état énergétique.
Ces diminutions ont tendance à empêcher une personne à se concentrer pleinement sur la tâche en cours. Cette réaction de combat ou de fuite encourage la survie grâce à des réactions automatiques qui déclenchent un comportement rapide et automatique mais qui fonctionne largement en dehors du contrôle cognitif . Cela peut être bénéfique lorsque le temps manque pour délibérer sur des tâches ou des décisions complexes où il peut être approprié de "tirer d'abord et parler ensuite", mais ce n'est pas idéal pour effectuer des tâches compliquées ou prendre des décisions difficiles. Il est connu qu'un stress sévère durant des semaines ou des mois peut altérer la communication entre les cellules dans la région d'apprentissage et de mémoire du cerveau, mais les chercheurs ont découvert qu'un stress de courte durée, ne durant que quelques heures, peut altérer la communication entre le cerveau et les cellules dans les régions associées à l'apprentissage et à la mémoire. L'exposition à un stress élevé ou très élevé de manière aiguë ou chronique entrave la formation de souvenirs explicites et, plus généralement, de ceux qui nécessitent un raisonnement complexe et souple tout en améliorant les performances de la mémoire implicite et des tâches répétitives.

LE STRESS CHRONIQUE

Lorsque des conditions récurrentes comme la gestion d'une maladie de longue durée ou d'un travail exigeant, provoquent un stress à la fois intense et prolongé, on peut parler de stress "chronique".

Alors que tout stress déclenche des réactions physiologiques, le stress chronique est spécifiquement problématique en raison des dommages importants qu'il peut causer au fonctionnement du corps et du cerveau.

En effet, lorsque le stress devient chronique, ce système est sans cesse amplifié et amène notre cerveau, notre système nerveux et notre comportement à s'adapter à un état de vigilance et de réaction. Cette vigilance constante peut conduire à des conditions de santé mentale et physique dévastatrices pour la personne qui en fait l'expérience. Les mêmes hormones qui sont si importantes pour la réaction de lutte ou de fuite peuvent avoir des répercutions physiologiques et cognitives très négatives. Les niveaux élevés de cortisol affaiblissent la capacité du cerveau à fonctionner correctement. Selon plusieurs études, le stress chronique altère le fonctionnement du cerveau de multiples façons.

Il peut perturber la régulation des synapses, il peut tuer les cellules du cerveau et même réduire la taille du cerveau. Le stress chronique a un effet réducteur sur le cortex préfrontal, la zone du cerveau responsable de la mémoire et de l'apprentissage. Il peut augmenter la taille de l'amygdale, ce qui rend le cerveau encore plus réceptif au stress. Le cortisol crée un effet domino en câblant les voies entre l'hippocampe et l'amygdale de telle sorte qu’il crée un cerveau qui devient prédisposé à être dans un état constant de lutte ou de fuite.

Le stress chronique n'entraîne pas seulement une altération des fonctions cognitives. Il peut être un facteur déclenchant ou aggravant pour de nombreuses maladies et états pathologiques: risque accru de maladie cardiaque, d'hypertension et de diabète. D'autres systèmes du corps cessent également de fonctionner correctement, notamment les structures digestives, excrétrices et reproductives. Il peut également affaiblir le système immunitaire de l'organisme et exacerber toute maladie pré-existante.

LE STRESS EST TRANSMISSIBLE!

Un autre effet délétère du stress est moins connu: Le stress des parents affecte leur descendance. L'hypothèse selon laquelle la descendance est affectée par le traumatisme ou le stress des parents, d'abord notée de manière anecdotique, est maintenant soutenue empiriquement par les données des cohortes de descendants des survivants de l'Holocauste et d'autres populations. Ces résultats ont été étendus à des formes moins extrêmes de stress, où des résultats physiques, comportementaux et cognitifs différents sont observés chez les enfants affectés. Les effets du stress parental sur la descendance pourraient être expliqués par la génétique ou la théorie de l'apprentissage social. Par ailleurs, les variations biologiques découlant de l'exposition au stress des parents pourraient avoir un impact plus direct sur la descendance. Cette transmission intergénérationnelle a lieux par la modifications des gamètes et de l'environnement utérin gestationnel. Les descendants de parents exposés au stress ou aux traumatismes peut être plus exposés à des problèmes physiques, comportementaux et cognitifs, ainsi qu’aux psychopathologies. Les effets du stress qui sont hérités par un mode de transmission intergénérationnelle se reflètent dans les changements biologiques de la descendance, y compris les changements neuroendocriniens, épigénétiques et neuroanatomiques.


GERER LE STRESS

L'impact du stress est sérieux et ne doit pas être pris à la légère, c'est pourquoi il est important de prendre un certain nombre de mesures afin de le gérer:

Reconnaître les signes : Une personne peut être si anxieuse face au problème à l'origine du stress qu'elle ne remarque pas les effets sur son corps. Il est important d'être attentif à tout changement.

Les activités sportives ont un effet bénéfique sur le stress : Le sport déclenche dans l’organisme la production d’hormones appelées endorphines. Ces hormones provoquent chez l’individu une telle sensation de bien-être qu’une véritable dépendance peut s’installer. Le sport oblige également à se concentrer sur autre chose que ses idées noires, son travail ou ses ennuis domestiques. Il permet d’avoir des moments pour soi-même, en dehors des tracas de la vie quotidienne.

Réduire la consommation d'alcool et de caféine : Ces substances n'aident pas à prévenir le stress et peuvent même l'aggraver.

La nutrition : Une alimentation saine et équilibrée, contenant beaucoup de fruits et de légumes, peut aider à maintenir le système immunitaire en période de stress. Une mauvaise alimentation peut entraîner une mauvaise santé et un stress supplémentaire.

Le Sommeil : Veiller à avoir un sommeil suffisant et de qualité. Les troubles du sommeil surviennent naturellement en réaction au stress, mais inversement, les troubles du sommeil peuvent également être une cause de stress. Un bon sommeil favorise le fonctionnement psychologique, notamment en améliorant la régulation émotionnelle et les processus cognitifs tels que la concentration, l'attention et la mémoire. Un bon sommeil est également bénéfique pour la santé physique générale.

Gestion des priorités : Il peut être utile de consacrer un peu de temps à l'organisation d'une liste de tâches quotidiennes et de prioriser les tâches urgentes. Ce qui permet alors de mieux réaliser les accomplissements plutôt que de rester sur les tâches à accomplir.

Le temps : Les gens devraient se réserver un peu de temps pour organiser leur emploi du temps, se détendre et poursuivre leurs propres intérêts et leurs propres plaisirs.

Respiration et détente : La méditation, le massage et le yoga peuvent aider. Les techniques de relaxation peuvent ralentir le rythme cardiaque et favoriser la détente. La respiration profonde ou encore la variation cardiaque sont des techniques très efficaces.

Parler : Partager ses sentiments et ses préoccupations avec sa famille, ses amis et ses collègues de travail peut aider une personne à "se défouler" et à réduire son sentiment d'isolement.

Entraîner son cerveau avec le Neurofeedback non-linéaire : Lorsque le cerveau est entraîné avec le neurofeedback NeurOptimal®, il apprend à réduire potentiellement la réponse au stress de manière naturelle. Le logiciel NeurOptimal@ utilise la technologie de deuxième génération appelée "neurofeedback dynamique". Cela signifie que chaque cerveau reçoit un retour d'information en temps réel sur ses propres schémas adaptés ou mal-adaptés, dont le plus courant est la réponse au stress. Le cerveau entraîné peut alors se corriger et se réorganiser. D’autre part, le cerveau a besoin d'une grande souplesse car il passe sans cesse d'un mode de fonctionnement à l'autre. Une concentration intense nécessaire à l’accomplissement d’une tâche ne nécessite pas les mêmes resources que pour lors du sommeil par exemple. Il est donc nécessaire que le cerveau s’adapte en permanence à chaque tâche, la flexibilité est donc primordiale.
NeurOptimal® entraîne votre cerveau à être plus flexible et plus résilient et donc moins stressé.


Sources:

Short-term Stress Can Affect Learning And Memory

https://www.sciencedaily.com/releases/2008/03/080311182434.htm

Stress and Cognition

https://www.researchgate.net/publication/264297142_Stress_and_Cognition

Concentration, stress and performance

https://www.researchgate.net/publication/285675295_Concentration_stress_and_performance

How stress tears us apart: Enzyme attacks synaptic molecule, leading to cognitive impairment

https://www.sciencedaily.com/releases/2014/09/140918091418.htm

Stress Kills Brain Cells Off

https://www.scientificamerican.com/article/stress-kills-brain-cells/

How stress and depression can shrink the brain

https://www.sciencedaily.com/releases/2012/08/120812151659.htm

Intergenerational Transmission of Stress in Humans

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4677138/



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